Biographical information | Photographe dont l’atelier est installé 136-138 rue Catinat à Saigon en 1900 ; il pourrait être le successeur de Talbot et de Trong ; il semble travailler avec sa femme. Après la première guerre mondiale, il possède un second studio situé 10 bd Charner, ce qui signifie qu’il a pu racheter l’atelier de Pestel puis Planté. Dans ce cas, Ludovic Crepin aurait réuni les fonds de plusieurs photographes, dont peut-être même le fonds de Pestel. Cela expliquerait les activités multiples dont il fait preuve. Il est entre autre éditeur de cartes postales, d’ailleurs de qualité très moyenne : son sigle est un trèfle. Certaines comportent une mention spéciale : "cliché Odera", et sont peut-être dus au garde des Eaux et Forêts Honoré Lazare Mathieu Oddera. Il a sans doute plusieurs employés, dont Joseph Brignon. Ce dernier a édité dans les années 1925-1930 une série de cartes postales. Crespin a publié des albums imprimés, comme celui sur la ville de Cholon en 1909. Plusieurs de ses clichés sont dans le fonds de l’Office colonial, et ont donc été réalisés avant 1919. En 1921, il photographie le lancement du vapeur "Albert-Sarraut" par le gouverneur général Maurice Long. Il a produit un album imprimé intitulé Souvenir de Cochinchine et du Cambodge, édité par la chambre de commerce de Saigon, où apparaît le maréchal Joffre, lors de son voyage officiel en Indochine, en 1923.
Monsieur et madame Crespin sont aussi devenus en 1913 planteurs d’hévéas à Tam-May (province de Bien-Hoa) en Cochinchine. En mars 1921, le député de la Cochinchine, Ernest Outrey, propose la candidature de Crespin, directeur d’un établissement photographique à Saigon, dont les qualités techniques et l’initiative personnelle feraient un collaborateur précieux de la section indochinoise, pour la propagande de l’exposition qui doit se tenir l’année suivante à Marseille. Ce dernier propose la distribution gratuite d’un million de cartes postales, une série sur les ruines d’Angkor provenant de la collection du duc de Montpensier, des agrandissements d’1x0,8m, et des albums. Tout cela à titre gratuit, mais, en échange, il demande à être agréé comme délégué de la vulgarisation et de la propagande de la Cochinchine. Il souhaite avoir la direction du cinéma et représenter les « Corps élus ». La réponse du commissaire général pour l’Indochine est plus que réticente. Pour la mission de propagande et de représentation les « Corps élus » doivent prendre la décision. D'après eux, leur délégué devrait être agent officiel attaché à la délégation de l’Indochine, comme chef d’une section de propagande. Crespin réitère sa demande, le 4 juin, après avoir obtenu obtenu le soutien de la Chambre de commerce de Saigon, du Conseil colonial, du Conseil municipal de Saigon, de la Chambre de commerce et du Syndicat d’initiative de l’Indochine : cela montre l'importance de l'atelier. Son programme est toujours grandiose. Le commissaire général prend soin de s'en remettre au ministre des colonies, Albert Sarraut : Il ne m’est pas possible de faire davantage.. ; je risquerais en créant un précédent de provoquer nombre d’autres demandes du même genre. Enfin, toute activité qui ferait double emploi avec ce que présente le Service photo-cinématographique de l’Indochine, dirigé par Tetart, est à l'évidence impossible. L’ensemble de cette correspondance avec le commissaire général de l’Indochine permet de noter quelques points importants sur les activités du photographe.
Ainsi, le maire de Saigon fait observer que Crespin est le seul photographe possédant une collection complète des monuments et des sites les plus originaux de la ville. Peu avant l’ouverture de l’exposition, le 27 février 1922, un courrier du lieutenant-gouverneur de Cochinchine nous apprend que Crespin va livrer lui-même au délégué local de la Cochinchine une série de 16 vues panoramiques destinées à être placées dans le pavillon de la Cochinchine. Le coût de ces vues (2560F.) est payé par le ministère, à charge de remboursement par la ville de Saigon. Crespin sera donc finalement présent à l’exposition coloniale de Marseille en 1922. Les adresses commerciales de Saigon, dans l'annuaire de 1922, notent sa raison sociale : Photo Studio, situé 136 rue Catinat. L’album sur Chaudoc signé de Photo Studio Saigon, et daté de juin 1921, montre que la raison sociale de cet atelier de photographie, déjà présent en 1906, a perduré, concurrement à ceux de Planté, puis de Crespin, qui ont toujours fait leur publicité sous leurs noms propres, par ailleurs : peut-être une reprise temporaire voulue par Crespin, à l'heure où il prend la succession de Planté ? (par Marie-Hélène Degroise) |