Comme pour tous les pays en développement, le Vietnam fait face au besoin de concilier son essor énergétique avec les enjeux climatiques du XXIème siècle. Les évolutions technologiques dans le secteur de l’énergie sont généralement guidées par le coût de celle-ci et notamment par le coût des matières fossiles. Les sous-sols du Vietnam sont riches en gaz naturel, en charbon et en pétrole. La production énergétique à partir des matières fossiles semble donc être la moins coûteuse et la plus rapide à mettre en œuvre.
La gestion énergétique au Vietnam
Le Vietnam continue son développement économique initié par le « Doi moi ». Malgré la crise mondiale, ses taux de croissance annuels réguliers (6.5% du PIB), en font un pays en forte expansion économique, mais également démographique. Il y a 1 millions d’habitants supplémentaire par an, pour un pays qui en compte déjà plus de 90 millions.
Un récent rapport de General Electrics (GE), nous rappelle qu’il y a 25 ans, une grande partie du pays n’avait pas accès à l’électricité, contre seulement 1 % aujourd’hui. La demande en électricité croit de 11 % par an. En 2013, le pays produisait 35GW électrique, en 2020 la demande atteindra 75GW. À titre de comparaison, la capacité de production de la France est de 500GW pour 65 millions d’habitants. Selon l’agence internationale de l’énergie atomique, la demande atteindra 140GW en 2030. Afin de pallier à cette demande le plus rapidement possible et à moindre coût, le gouvernement vietnamien a prévu que 56 % de cette production soit réalisée par des centrales au charbon, 8 % par le nucléaire et 13 % par le gaz naturel. À première vue, cette situation ne paraît pas propice à l’innovation, ni à la protection du climat.
Quelles stratégies d’innovation énergétique pour le Vietnam ?
Rappelons que le Vietnam fait partie des 10 pays les plus impactés par le réchauffement climatique. D’ici 2100, une grande partie des deltas du Mékong et du fleuve Rouge pourrait disparaître sous l’effet de la montée des eaux et l’élévation des températures pourrait rendre la vie quasiment impossible. Une opportunité se dessine cependant avec le gaz naturel, ressource abondante au Vietnam, et qui pourrait assurer un développement énergétique rapide tout en permettant une limitation des émissions de gaz à effet de serre sur le long terme. Les turbines à gaz, dont le coût de mise en œuvre est moins élevé que celui des centrales au charbon, et plus rapide à mettre en place que des centrales d’énergies renouvelables, peuvent assurer la demande à court terme. Sur le plus long terme, le gaz naturel d’origine fossile pourrait être remplacé par des biogaz pour venir suppléer le solaire ou l’éolien.
Des pistes d’innovation dans le bâtiment
De manière générale, certains acteurs souhaitent que les efforts dans le secteur énergétique portent sur des moyens propres de production et économiquement accessibles. Produire plus et durablement ne suffit pas. La diminution de la consommation et la valorisation des rejets sont des enjeux vitaux et sur lequel des économies considérables pourraient être faites. Ces constats sont également vrais au niveau des particuliers et de la consommation des foyers. Les bâtiments d’habitation individuels actuels, généralement les maisons en tube (étroites et composées de 4 à 6 étages) sont des gouffres énergétiques. Traditionnellement les maisons sont peu isolées et ventilées pour permettre une réduction de l’humidité à l’intérieur des pièces. L’hiver, ces habitations, notamment au Nord, sont froides (10 à 15°C à l’intérieur) et non chauffées.
Source : https://ho-chi-minh-ville.consulfrance.org/Grand-angle-La-situation-energetique-du-Vietnam
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