Depuis les réformes du Đôi Moi (Renouveau) de 1986, la région de Hô Chi Minh Ville est devenue le fer de lance de l’économie vietnamienne. Comptant un tiers des zones industrielles du Vietnam, les quatre provinces économiquement avancées de la région, à savoir Hô Chi Minh Ville, Binh Duong, Đông Nai et Ba Ria Vung Tau,forment la plus grande dorsale urbano-industrielle du sud du pays et s’intègrent rapidement à l’économie mondiale. Sous l’effet de cette industrialisation globalisée, les périphéries métropolitaines de ces provinces se transforment rapidement, avec la construction de nombreux projets immobiliers, de villes nouvelles et d’infrastructures d’envergure. Cette thèse de doctorat vise à analyser la synergie entre l’industrialisation, l’urbanisation autoproduite et l’urbanisme de projet, ainsi que les liens d’interdépendance entre les territoires et entre les acteurs. La métropolisation de cette région urbaine s’inscrit dans un processus de recomposition de jeux d’acteurs. Celui-ci se caractérise non seulement par l’avènement d’une alliance public-privé, mais aussi par la généralisation de nouvelles pratiques de négociation, de concensus et de passe-droit dans un contexte où l’État réinvente les mécanismes de gouvernance dans l’objectif de préserver sa capacité interventionniste face aux acteurs privés. Avec l’émergence de nouveaux pôles de développement, les provinces émergentes entrent en concurrence avec la métropole de Hô Chi Minh Ville, formant ainsi une construction régionale polycentrique. Si les stratégies diversifiées de métropolisation conduisent communément à la transformation paysagère et au redéploiement fonctionnel, celles-ci sont aussi génératrices de fragmentations territoriales, d’inégalités socio-économiques et de problèmes environnementaux.
Membres du jury : M. François BOST, Professeur, Université de Reims Champagne-Ardenne, rapporteur ; M. Philippe CADÈNE, Professeur, Université Paris Diderot, rapporteur ; Mme Manuelle FRANCK, Professeur, Institut national des langues et civilisations orientales, présidente du jury ; Mme Marie GIBERT-FLUTRE, Maître de conférences, Université Paris Diderot, codirectrice de thèse ; Mme Thi Thanh Hiên PHAM, Professeur, Université du Québec à Montréal, examinatrice et M. Thierry SANJUAN, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de thèse.
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